Introduction
« Le projet utopique de Kahn s’appuie sur l’image indicielle, fixe ou en mouvement, en couleurs ou en noir et blanc, parce qu’il la croit capable de rendre visible l’idée d’un monde réconcilié de ses différences insurmontables. Le cinématographe devient ainsi l’instrument et le langage de l’utopie : mise à plat sur la surface sensible du film, défilant devant les yeux de l’homme, notre planète n’avait jamais été si petite. »
Teresa Castro
Albert Kahn
Albert Kahn est né en 1860 dans le Bas-Rhin. La guerre franco-allemande de 1870 va bouleverser sa jeunesse. Pourriez-vous revenir sur cette période ?
On connaît mal cette période de sa vie. En 2015, Sophie Couëtoux a découvert que sa famille avait décidé de rester en Alsace après le conflit, alors que jusque-là on pensait qu’elle avait choisi la France. Ils étaient marchands de bestiaux ce qui à l’époque était un statut plutôt confortable. Albert-Kahn a lui-même demandé à 16 ans un permis d’émigration pour venir en France, probablement pour échapper au service militaire allemand. Si sa demande de nationalité française se fait de sa propre volonté, cette double origine ainsi que le fait d’être né et d’avoir grandi en Alsace explique qu’il sera toujours proche des acteurs du rapprochement franco-allemand, ce qui lui sera d’ailleurs reproché pendant la guerre malgré ses déclarations patriotiques. Ce rapport à l’Allemagne connaîtra cependant des évolutions en fonction du contexte.
Si le banquier va faire fortune par la spéculation tout au long des années 1880 et 1890, c’est en 1898 que son action en faveur du dialogue des cultures va se développer, lorsqu’il fonde sa propre banque et se retrouve assez riche pour financer ses premières fondations. Quels sont les différents projets mis en place dans ce but ?
Ses premiers projets coïncident avec le moment où il va faire fortune et s’installer à Boulogne. En effet, il commence à occuper en 1895 l’hôtel particulier dans lequel est installé le musée aujourd’hui. Il fonde les bourses Autour du monde qui sont des dotations financières accordées à l’université de Paris et qui permettent dans un premier temps de financer les voyages de jeunes agrégés masculins, avant de s’étendre par la suite aux femmes et à certaines universités étrangères. Ces agrégés n’avaient pas besoin d’avoir un projet scientifique précis : le but était de les faire sortir de leur culture livresque pour avoir une expérience pratique et directe du monde pour pouvoir ensuite enseigner d’une manière différente. Il va ainsi concourir au développement à développer un réseau de personnes qui vont cultiver un esprit international.
Les jardins Albert Kahn témoignent aussi de cette volonté de mélange des cultures.
Les jardins ont pu être vus comme une volonté de sa part de transposer dans le paysage l’harmonie et la paix entre les peuples. Mais les rares témoignages de lui montrent plutôt qu’il avait pour vocation de montrer la capacité de l’Homme à domestiquer la nature. La juxtaposition de scènes paysagères variées relève aussi du goût esthétique de l’époque. Cependant, on ne peut pas les déconnecter non plus totalement de son action.
« Pour liquider le passé, il faut organiser l’avenir » déclare Albert Kahn à l’issue de la 1ère guerre mondiale. Avec son ami Henri Bergson ils vont s’engager dans ce but notamment auprès de la SDN avec la création de la Commission internationale de coopération intellectuelle.
Je pense qu’il s’agit d’une continuité dans son engagement. Avant la guerre, de 1895 à 1914, il évolue dans un milieu qu’on appelle le pacifisme bourgeois, qui est un pacifisme d’élite économique et financière. Cette tendance sera aussi appelée le pacifisme juridique, qui s’appuie sur l’arbitrage international. C’est un pacifisme pragmatique qui voit la paix comme propice à la prospérité de chaque pays. Une de ses caractéristiques est d’être assez proche des philanthropies américaines comme Carnegie et bientôt Rockefeller. Le porte-parole de ce mouvement en France est alors le député puis sénateur Paul d’Estournelles de Constant qui est très proche d’Albert Kahn. Pendant la guerre, tout ce cercle va générer la tendance dite du pacifisme patriotique : ils vont se mobiliser pour faire tomber l’impérialisme prussien qui représente leur bête noire. A l’issue de la guerre, le même cercle évoluera vers ce qu’on appelle le pacifisme genevois en misant beaucoup sur la SDN qui sera selon eux le creuset qu’ils envisagent depuis toujours et permettant de reconstruire le monde à leur image.
Quelle vision Albert Kahn a-t-il pu avoir de ses projets à la fin de sa vie, alors que la 2nd Guerre mondiale commençait à peine et qu’il était ruiné ?
Il existe quelques témoignages qui laissent entendre qu’il était très affaibli, mais qu’il n’aurait pas perdu espoir. Il était persuadé qu’il allait refaire fortune et de fait il a misé sur des valeurs qui ont décollé quelques années après sa mort. Ces témoignages nous renvoient l’image d’un homme continuant à concevoir son projet mais mort isolé et abandonné.
Les Archives de la Planète
Selon Albert Kahn, les Archives de la Planète, créées en 1909, ont pour vocation de « fixer une fois pour toutes des aspects, des pratiques et des modes de l’activité humaine dont la disparition fatale n’est plus qu’une question de temps. » (Janvier 1912). Pourriez-vous revenir sur la genèse de ce projet et ses enjeux ?
Les premières expériences ont lieu en 1908/1909 lors d’un voyage autour du monde qu’il fait pour affaires et pour son plaisir personnel. Avant ce voyage, il forme son chauffeur Alfred Dutertre à la photographie et au cinéma. C’est la première expérimentation de prise de vues systématique pendant un voyage, mais c’est au retour qu’il va lancer les Archives de la Planète, recruter des opérateurs, installer un laboratoire, et engager en 1912 un directeur scientifique, Jean Brunhes. Ces Archives ont pour but de consigner une mémoire d’une part, un état du monde à un instant donné avec la conscience que cette image va évoluer et disparaitre, mais d’autre part cela fait aussi partie d’un projet documentaire un peu universaliste, ce qui est très à la mode à l’époque, avec des projets qui fleurissement partout en Europe, notamment au Mundaneum en Belgique. Il va commencer à théoriser son projet pendant la guerre, en écrivant un opuscule, Des droits et devoirs des gouvernements, dans lequel il décrit le rôle qu’il confie à la documentation.
Son objectif est de rassembler une documentation très diverse, les Archives de la Planète en étant le volet visuel, mais par ailleurs il produit des revues de presse, il crée un think tank. Cette documentation devait être confiée à un aéropage de scientifiques désintéressés qui devaient en fournir une analyse permettant aux Etats de prendre des décisions en conscience. L’idée étant qu’à partir de l’analyse du passé on peut mieux comprendre le présent pour mieux anticiper et contrôler l’avenir. Tout cela sur fond d’une philosophie un peu ésotérique du type théosophie qui mêle le passé et le présent, le cosmos… Ces recherches s’allient à l’influence de la communauté scientifique et philosophique d’avant-garde qui entoure Albert Kahn, avec Bergson qui travaille à l’époque sur la mémoire et le cerveau mais aussi des grands mathématiciens comme Emile Borel, Jean Perrin, ou Paul Langevin qui travaillent sur l’atomisme, la relativité, les ondes… Nous sommes alors à un moment scientifique où la perception du monde change et où tout semble possible : ainsi, on pense pouvoir lier le passé et l’avenir.
Il va pour ça engager Jean Brunhes, géographe concentré sur l’humain pour qui le medium photographique va se mettre au service de l’intérêt scientifique. Quel était le projet qui dirigeait aux enregistrements ?
On peut mettre en relation les campagnes de prises de vue, notamment celles dirigées par Jean Brunhes lui-même, avec son programme de cours au Collège de France (au moment de son engagement Albert Kahn a financé la création de sa chaire de géographie humaine), car les transcriptions sont conservées. Ce n’est pas un scientifique de cabinet mais un homme de terrain qui dirige certaines missions sur place. C’est aussi un homme proche de l’Etat, qui est en relation avec des ministres, des députés : sa parole compte dans les cabinets ministériels. Il prend position sur la géographie des frontières à partir de 1919, il siège dans des commissions d’urbanisme au moment de la reconstruction, il intervient sur la politique de colonisation…
Ce qui est intéressant c’est l’époque où se situent ces prises de vues : à mi-chemin entre le reportage, le documentaire ethnographique ou les actualités, elles choisissent de mettre l’accent sur le quotidien plutôt que sur l’événement et se distinguent de ces catégories par leur conception et caractéristiques techniques.
Il reste toujours à démontrer s’il existe un parti pris esthétique, un style « Archives de la planète », c’est vraiment un enjeu pour le musée. Pour les films on ne peut que constater qu’on est à la frontière entre différents genres, mais est-il significatif ou dépend-il de l’usage qu’on voulait faire des documents ? Un important projet de recherche est en cours pour éclaircir cela : il faut distinguer ce qui était acquis par Albert Kahn de ce qui était filmé par les équipes. Pour les documents des opérateurs, il apparaît que nous sommes clairement à l’origine d’un cinéma pré-documentaire. On peut en juger à la manière dont les séquences sont montées : on a l’impression de se trouver à mi-chemin entre le film conférence et le film composé. Cependant, il reste impossible de savoir si ces assemblages sont d’époque où s’ils ont été réalisés arbitrairement par des laboratoires dans les années 30 et 40. Avec Teresa Castro, une chercheuse de Paris III, on examine systématiquement les originaux pour essayer de déterminer ce qui relève du montage ou du simple aléa dû à une gestion pratique. Ce travail à la source sur le matériel est nécessaire afin de pouvoir qualifier stylistiquement la collection.
Deux inventions des frères Lumière sont mises à contribution : le cinématographe (1895) et l’autochrome, premier procédé photographique en couleur naturelle (1907). Quel est l’intérêt technique et la spécificité du procédé ?
L’intérêt de l’autochrome est le réalisme et la qualité esthétique de la couleur. Mais il a aussi des désavantages : c’est une technique très lourde en termes d’encombrement matériel et de temps de pose proportionnellement à la luminosité. Il ne permet pas de faire du reportage ou de l’instantané, mais sa plus-value c’est son côté spectaculaire, très rare à l’époque et très moderne. Ce procédé permet de voir la Chine en couleur ce qui est délirant ! Dans un autre registre, le cinématographe permet de capter la mesure du temps. Une des caractéristiques des films Kahn est leur très longue durée. Plusieurs témoignages montrent que le cinéma est considéré comme le moyen le plus approprié de saisir un monde vivant, car un des grands enjeux est bien de capter la réalité.
Les Archives et la mémoire
Les Archives de la Planète constituent une trace unique de la présence de l’Homme à la surface du globe au début du 20ème siècle. Quelle est l’importance de ces autochromes et de cette collection ? Quand a-t-on compris leur importance ?
Je pense qu’on a compris leur importance dès leur création. Les témoignages de la communauté scientifique de l’époque sont nombreux qui évoquent la valeur de ce qu’on appelait alors « ces documents ». On avait déjà conscience que qu’il s’agissait d’objets très rares, qui permettaient de mieux comprendre le monde. De plus, on a tout de suite su que cela allait constituer un fond mémoriel qui servirait aux générations futures.
Certains événements historiques n’existent visuellement que grâce aux Archives. Elles ont ainsi acquis au fil du temps une importance qu’elles n’avaient pas forcément à l’origine sur le plan historique.
Isabelle Marinone dit que les Archives contiendraient les seules images restantes de la sortie du Congrès de Tours en 1920. On disposerait également d’images quasi-uniques des manifestations en faveur de Sacco et Vanzetti. Cela ne veut pas dire que ces images n’ont pas existé ailleurs mais elles ont pu disparaitre.
Pensez-vous que ces Archives aient été constituées dans une dynamique de mémoire prospective ?
Cela reste à prouver mais je pense que l’intention globale peut avoir différé de l’opportunité qui a présidé au choix de certaines missions. Le motif qui déclenche l’envoi d’un opérateur doit aussi être relié à un moment conjoncturel précis, lié à l’intérêt à un moment donné d’Albert Kahn ou de Jean Brunhes.
« Je travaille pour l’humanité. Je sers le genre humain. » déclare le banquier aux journalistes à Yokohama en 1908. Quelle a été le succès des Archives à l’époque et comment penser leur importance dans notre société actuelle ?
Je pense qu’à l’époque elles ont atteint leur but mais uniquement au sein d’une petite élite, car elles n’avaient pas vocation à circuler auprès du grand public. Les photos n’étaient pas publiées : la littérature de Jean Brunhes lui-même ne contient pas d’autochromes. Albert Kahn ne voulait pas qu’il y ait d’exploitation commerciale de ces images, mais en faire une matière de réflexion pour un groupe restreint d’intellectuels. Elles n’étaient projetées que dans des cercles restreints d’universitaires, ou à Boulogne devant des scientifiques.
Aujourd’hui, le musée ne considère pas que sa vocation est uniquement d’utiliser la collection pour faire réfléchir sur le monde. Il convient encore de travailler à qualifier ces images, qui sont interrogées sous plusieurs angles par de nombreux spécialistes au sein d’un comité de réflexion animé par le musée : il y a des ethnologues, des historiens, qui tous apporteront leur point de vue. Peut-être que grâce à l’open data des enseignants, ou des particuliers, vont pouvoir développer de nouveaux usages de ces documents.
Quel est le statut des Archives de la planète ? Faut-il y voir des archives, une collection ? En effet, en filmant le banal, elles peuvent sembler à première vue constituer une « contre archive ».
S’il existe une réponse, elle ne peut être qu’hybride : dès le départ, il s’agit déjà d’archives. Il ne s’agit donc pas de filmer des documents d’actualité pouvant être largement diffusés. Mais à la même époque, le terme de documents est employé conjointement, aussi bien par Kahn que Brunhes. Selon moi, si on sait qu’elles vont devenir véritablement des archives pour les générations futures, on s’en sert alors comme d’une documentation pour comprendre le présent. Aujourd’hui, les Archives sont devenues une collection patrimoniale. Ce qui est intéressant c’est que l’approche de l’institution va elle-même évoluer avec le temps.
Ces quarante dernières années la collection a plutôt été exploitée comme permettant de comprendre le monde à l’époque de la prise de vue : à l’inverse, on estime désormais qu’elle est le fruit d’une intention documentaire. On ne va plus forcément utiliser les images en elles-mêmes pour ce qu’elles représentent, mais plutôt pour l’intention, politique ou documentaire, qui a présidé à leur création. La collection est ainsi davantage appréhendée dans sa globalité.
Quel est le statut des Archives de la planète par rapport à notre mémoire collective ? Maurice Halbwachs écrivait que la mémoire s’appuie sur la période vécue par le groupe. Ainsi il dit que les évènements passés sont pour lui « des notions, des symboles : ils se représentent sous une forme plus ou moins populaire ; je peux les imaginer : il m’est impossible de m’en souvenir. »
La collection est restée assez confidentielle pendant longtemps. Avec l’open data on franchit un palier, mais ce n’est pas certain qu’elle ait été appropriée par le public car pendant longtemps elle n’était pas visible. Ce sont souvent les mêmes images qui circulent et le musée ne peut pas en contrôler l’usage. Par exemple parmi les photos des Balkans, il y a pu y avoir tout un processus de récupération dans les années 90 par ceux qui allaient devenir les ex pays de l’Est. Lors de certaines expositions on a modifié les légendes en fonction de préoccupations nationalistes. Ces cas restent très limités car les images ne circulaient pas tant que ça. On pourra avoir cette réflexion sur la mémoire d’ici une dizaine d’années, en interrogeant les utilisateurs. On va participer au site de la mission du centenaire de la Première Guerre mondiale. Les images de la guerre sont intéressantes en termes de mémoire collective.
Les Archives à l'heure de l'open data
Comment se conservent les autochromes ?
Les autochromes sont en très bon état car ils sont très bien conservés depuis le départ. Il fallait leur assurer une stabilité climatique en termes de température et d’hygrométrie. Ils étaient à l’origine dans des boites en bois très adaptées à leur conservation. Ils y sont restés jusque dans les années 80/90 sans se détériorer. Ils ont été ensuite reconditionnés selon les normes de conservation préventive actuelles, et mis dans des réserves climatisées ce qui permet de parfaire leur conservation. L’enjeu provient de leur fragilité : le support en verre est fragile, il ne faut pas le fêler.
La numérisation permet donc leur passage dans le temps…
Les films se dégradent implacablement car la pellicule est composée de nitrate. Un jour ils auront tous disparus. Heureusement ils ont été sauvegardés. La numérisation permet de jouer ce rôle de sauvegarde, et de voir l’image sans la manipuler, mais elle a aussi ses limites car elle fait perdre beaucoup d’informations. Par exemple, trop regarder les films numérisés nous a fait beaucoup spéculer sur les aspects de style et de montage, mais lorsqu’on regarde les originaux on s’aperçoit de défauts auparavant invisibles : du point de vue scientifique cela montre ses limites. Il faut donc que la numérisation reste une technique de visionnage pratique tout en gardant l’habitude de recourir à l’original. Le support lui-même peut contenir des informations, qu’il s’agisse d’étiquettes ou d’inscriptions.
Quel a été le programme de numérisation des œuvres et le choix du format ?
Ce programme est en cours depuis que la technique existe. Il a été découpé en plusieurs phases. Ces dernières ont souvent été commandées par le programme culturel d’expositions en fonction de l’actualité. La question du format résulte d’un compromis entre une bonne qualité de visionnage et l’impossibilité d’en faire un usage commercial après téléchargement.
Comment ont été classées les collections mises en ligne pour les rendre le plus visible possible ?
Le choix a été géographique. On a considéré que c’est le public concerné par sa région qui va rechercher l’information. On est en plein dans l’idée précédemment évoquée de mémoire collective. Le visiteur va chercher les images du lieu qui lui parle. Celui qui fera une recherche scientifique poussée ne passera par l’open data. Mais pour le grand public ce moyen est adapté : c’est souvent en faisant une recherche géographique datée sur les moteurs de recherche que les gens vont tomber sur le lien des Archives.
Les Archives de la Planète témoignent de l’idée que la connaissance des cultures encourage le respect et les relations pacifiques entre les peuples. Cette question est toujours d’actualité, et Internet fournit désormais l’outil pour partager cette connaissance : ne serait-ce pas une prolongation du rêve d’Albert Kahn ?
Beaucoup de gens ont dit qu’Albert Kahn rêvait d’Internet avant l’heure, car il parlait déjà d’antenne, de télévision, de partage de l’information instantanément tout autour du monde. Mais aujourd’hui ce partage est aussi une obligation légale : une loi sur les archives publiques commande de les mettre à disposition du plus grand nombre.
Merci à Martine Ruby pour avoir rendu cet entretien possible, et à Anne Sigaud pour avoir accepter d’y prendre part.
Les collections des Archives de la Planète sont à découvrir ici.