Quelle importance accordes-tu à l’endroit du collage ?
Coller sur un mur blanc ne m’intéresse pas, je cherche des lieux porteurs de sens. Le projet Amazones au Sénégal s’inscrivait par exemple sur des cases tenues par des femmes. Voyager me permet de développer sur le long terme un travail contextuel s’inspirant du lieu, de ses habitants et de son patrimoine.
Le contexte prend alors le pas sur la visibilité de l’œuvre en tant que telle.
Je ne recherche pas particulièrement la visibilité : quand je colle une affiche je ne sais pas quelle sera sa durée de vie. Il m’est arrivé d’avoir des collages arrachés au bout d’une demi-heure, alors qu’ils n’étaient pas encore secs. Dès l’instant où je prends la photographie de mon travail j’en fais mon deuil, il poursuit sa vie et je n’y suis plus attachée.
Une de mes premières pièces avait été toyée deux jour après sa pose. Cela m’avait beaucoup touché mais j’ai compris qu’il fallait que je travaille avant tout pour moi et que l’image me servirait de témoignage. L’espace urbain est collectif, chacun a le droit de se le réapproprier. Ce qui me dérange ce sont les gens qui volent les pièces dans la rue pour en tirer profit.